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Le jour. D'après fred sabourin

voyage - voyage...

Aubrac-toi un peu, si tu lauzes

29 Mai 2022 , Rédigé par F.S Publié dans #voyage - voyage...

C'était une invitation à un mariage : l'union du gris, du vert et du bleu. Dans leur avarice légendaire (et exagérée, sans aucun doute), les Auvergnats avaient planqué les nuages qui auraient davantage sublimé reliefs et toits de lauzes, granits et gentianes, au détour des chemins (les "drailles") ou des granges (les"burons"). Partout, le vent a séché terre et ciel, secouant les grands arbres dans les vallons, les buissons de genêts sur le plateau, ébouriffant les vaches, paisibles, redécouvrant leurs estives depuis quelques jours, parfois seulement quelques heures.

L'Aubrac se découvre à pied, entre lauzes et murs de pierres sèches, où l'histoire d'un célèbre pèlerinage millénaire vient à la rencontre du marcheur ou le croise au détour de deux ruisseaux tantôt disparus, tantôt dévalant les gorges. En cheminant... 

Aubrac-toi un peu, si tu lauzes
Aubrac-toi un peu, si tu lauzes
Aubrac-toi un peu, si tu lauzes
Aubrac-toi un peu, si tu lauzes
Aubrac-toi un peu, si tu lauzes
Aubrac-toi un peu, si tu lauzes
Aubrac-toi un peu, si tu lauzes
Aubrac-toi un peu, si tu lauzes

Laissons à Frédéric Gros, auteur de Marcher, une philosophie (1), le soin de nous mettre en chemin :

"Les journées à marcher lentement sont très longues : elles font vivre plus longtemps, parce qu'on a laissé respirer, s'approfondir chaque heure, chaque minute, chaque seconde, au lieu de les remplir en forçant les jointures. Se presser, c'est faire plusieurs choses à la fois, et vite. Ceci, puis cela, et encore autre chose. Quand on se presse, le temps est plein à craquer, comme un tiroir saturé parce que, sans ordre, on a empilé des choses et d'autres.

La lenteur, c'est de coller parfaitement au temps, à ce point que les secondes s’égrènent, font du goutte-à-goutte comme une petite pluie sur la pierre. Cet étirement du temps approfondit l'espace. C'est un des secrets de la marche : une approche lente des paysages qui les rend progressivement familiers. C'est comme la fréquentation régulière qui augmente l'amitié. Ainsi un profil de montagne qu'on tient avec soi tout le jour, qu'on devine sous différentes lumières, et qui se précise, s'articule. Quand on marche, rien ne bouge, ce n'est qu'imperceptiblement que les collines s'approchent, que le paysage se transforme. On voit, en train ou en voiture, une montagne venir à nous. L’œil est rapide, vif, il croit avoir tout compris, tout saisi. En marchant, rien ne se déplace vraiment : c'est plutôt que la présence s'installe lentement dans le corps. En marchant, ce n'est pas tant qu'on se rapproche, c'est que les choses là-bas insistent toujours davantage dans notre corps.

Le paysage est un paquet de saveurs, de couleurs, d'odeurs, où le corps infuse".

(1) Champs essais, 2011.

Photos (c) Fred Sabourin, mai 2022.

Aubrac-toi un peu, si tu lauzes
Aubrac-toi un peu, si tu lauzes
Aubrac-toi un peu, si tu lauzes
Aubrac-toi un peu, si tu lauzes
Aubrac-toi un peu, si tu lauzes
Aubrac-toi un peu, si tu lauzes
Aubrac-toi un peu, si tu lauzes
Aubrac-toi un peu, si tu lauzes
Aubrac-toi un peu, si tu lauzes
Aubrac-toi un peu, si tu lauzes
Aubrac-toi un peu, si tu lauzes
Aubrac-toi un peu, si tu lauzes
Aubrac-toi un peu, si tu lauzes
Aubrac-toi un peu, si tu lauzes
Aubrac-toi un peu, si tu lauzes
Aubrac-toi un peu, si tu lauzes
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Portfolio : châteaux et villages de Charente (#1)

1 Juin 2021 , Rédigé par F.S Publié dans #émerveillement, #rural road trip, #voyage - voyage...

Au gré des pérégrinations charentaises, quelques images du château de La Rochefoucauld (XIIIe - XVIIe s.) ; du charmant village de Nanteuil-en-Vallée (son cimetière, son église Saint-Jean-Baptiste, sa pincée de tuiles...) ; du non moins charmant village de Verteuil-sur-Charente (son château propriété des La Rochefoucauld - vendu à un Autrichien pour environ 2.8 M€ - sa sénéchalerie, sa descente de croix, ses vieux...).

- Nanteuil-en-Vallée -
- Nanteuil-en-Vallée -
- Nanteuil-en-Vallée -
- Nanteuil-en-Vallée -
- Nanteuil-en-Vallée -

- Nanteuil-en-Vallée -

- La Rochefoucauld ("la Roche à Foucauld") XIIIe - XVIIe s. -
- La Rochefoucauld ("la Roche à Foucauld") XIIIe - XVIIe s. -
- La Rochefoucauld ("la Roche à Foucauld") XIIIe - XVIIe s. -
- La Rochefoucauld ("la Roche à Foucauld") XIIIe - XVIIe s. -
- La Rochefoucauld ("la Roche à Foucauld") XIIIe - XVIIe s. -
- La Rochefoucauld ("la Roche à Foucauld") XIIIe - XVIIe s. -
- La Rochefoucauld ("la Roche à Foucauld") XIIIe - XVIIe s. -
- La Rochefoucauld ("la Roche à Foucauld") XIIIe - XVIIe s. -
- La Rochefoucauld ("la Roche à Foucauld") XIIIe - XVIIe s. -
- La Rochefoucauld ("la Roche à Foucauld") XIIIe - XVIIe s. -

- La Rochefoucauld ("la Roche à Foucauld") XIIIe - XVIIe s. -

- Verteuil-sur-Charente -
- Verteuil-sur-Charente -
- Verteuil-sur-Charente -
- Verteuil-sur-Charente -

- Verteuil-sur-Charente -

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Avant, pendant et après la pluie

17 Mai 2021 , Rédigé par F.S Publié dans #émerveillement, #voyage - voyage...

Avant, pendant et après la pluie

Trois jours de pluie en Corrèze. Quelques rayons de soleil. La terre a bu, jusqu'à l'ivresse, jusqu'à crier "grâce". Le ciel, dans sa colère noire, finissait parfois par entendre la plainte, et cessait en de fugaces moments de déverser ses hectolitres d'eau. La lumière devenait soudainement féérique, accentuant la rigueur et la rusticité de cette terre sauvage, isolée, emplie de solitude et de silence. Murs épais de granit, toitures de lauzes ; clochers surgissants des évaporations ; tours défensives ou tours escaliers ; demeures cossues aux jardins clos bordés de rhododendrons... Sans prévenir, les bourgs et hameaux corréziens se laissaient découvrir, entre deux ruisseaux qui, pluies diluviennes obligent, se prenaient pour des torrents de montagne. Le Massif-Central était si près, qu'entre deux nuages nous aperçûmes le Plomb du Cantal et/ou le Puy Mary (si proches que de loin on pourrait croire qu'ils se touchent). Cette Corrèze est une terre pour voir et regarder. Une terre pour marcher, sentir, écrire. Une terre rude, escarpée, néanmoins attachante. Une terre à revoir...

- La Roche-Canillac -
- La Roche-Canillac -
- La Roche-Canillac -
- La Roche-Canillac -
- La Roche-Canillac -
- La Roche-Canillac -
- La Roche-Canillac -

- La Roche-Canillac -

- Champagnac-la-Prune ; Gimel-les-Cascades ; Egletons ; Sentier du Moulin de la Mère -
- Champagnac-la-Prune ; Gimel-les-Cascades ; Egletons ; Sentier du Moulin de la Mère -
- Champagnac-la-Prune ; Gimel-les-Cascades ; Egletons ; Sentier du Moulin de la Mère -
- Champagnac-la-Prune ; Gimel-les-Cascades ; Egletons ; Sentier du Moulin de la Mère -
- Champagnac-la-Prune ; Gimel-les-Cascades ; Egletons ; Sentier du Moulin de la Mère -
- Champagnac-la-Prune ; Gimel-les-Cascades ; Egletons ; Sentier du Moulin de la Mère -
- Champagnac-la-Prune ; Gimel-les-Cascades ; Egletons ; Sentier du Moulin de la Mère -
- Champagnac-la-Prune ; Gimel-les-Cascades ; Egletons ; Sentier du Moulin de la Mère -

- Champagnac-la-Prune ; Gimel-les-Cascades ; Egletons ; Sentier du Moulin de la Mère -

- Beaulieu-sur-Dordogne ; Argentat-sur-Dordogne -
- Beaulieu-sur-Dordogne ; Argentat-sur-Dordogne -
- Beaulieu-sur-Dordogne ; Argentat-sur-Dordogne -
- Beaulieu-sur-Dordogne ; Argentat-sur-Dordogne -
- Beaulieu-sur-Dordogne ; Argentat-sur-Dordogne -
- Beaulieu-sur-Dordogne ; Argentat-sur-Dordogne -
- Beaulieu-sur-Dordogne ; Argentat-sur-Dordogne -
- Beaulieu-sur-Dordogne ; Argentat-sur-Dordogne -

- Beaulieu-sur-Dordogne ; Argentat-sur-Dordogne -

- Argentat-sur-Dorgogne -
- Argentat-sur-Dorgogne -
- Argentat-sur-Dorgogne -
- Argentat-sur-Dorgogne -

- Argentat-sur-Dorgogne -

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Gargilesse-Dampierre : quelques grammes de romantisme et impressionnisme en Berry - Creuse

3 Août 2020 , Rédigé par F.S Publié dans #émerveillement, #voyage - voyage...

- Gargilesse-Dampierre ; peintures de la crypte XIIIe - XVIe s. -
- Gargilesse-Dampierre ; peintures de la crypte XIIIe - XVIe s. -
- Gargilesse-Dampierre ; peintures de la crypte XIIIe - XVIe s. -
- Gargilesse-Dampierre ; peintures de la crypte XIIIe - XVIe s. -
- Gargilesse-Dampierre ; peintures de la crypte XIIIe - XVIe s. -
- Gargilesse-Dampierre ; peintures de la crypte XIIIe - XVIe s. -

- Gargilesse-Dampierre ; peintures de la crypte XIIIe - XVIe s. -

Niché à la confluence de deux rivières qui prennent leur temps, la Gargilesse et la Dampierre, Gargilesse-Dampierre accroche à son paletot le privilège de faire partie des 400 "Plus beaux villages de France". Ce titre n'est pas usurpé.

Sur le chemin de Saint-Jacques-ce-Compostelle, la commune abrite un château XIIe - XVIIe siècle (hélas fermé actuellement cause Covid...) ; des ruelles en pentes aux maisons accrochées à leurs flancs ; et surtout l'église Saint-Laurent-Notre-Dame et sa crypte ornée de peintures du XIIIe et XVIe siècle remarquables.

En 1857, accompagné d'Alexandre Manceau, George Sand découvre Gargilesse-Dampierre. Un mois plus tard, elle acquit une petite maison dans le cœur du bourg, qu'elle nommera "Algira". Dans son sillage, elle entraîna des peintres impressionnistes, à juste titre impressionnés par le site, ainsi que celui de Crozant à quelques kilomètres plus au sud, accroché aux méandres de la Creuse. Dès le début des années 1820, Jules Dupré, Georges de Lafage-Laujol y plantèrent leurs chevalets. Suivront (entre autres) Armand Guillaumin, Paul Madeline, Léon Detroy, Ernest Hareux, Gustave-Eugène Castan, Alfred Smith, le surréaliste Francis Picabia ; mais aussi Claude Monet (à Fresselines, à l'invitation de l'écrivain et poète Maurice Rollinat) y vinrent grâce au train qui reliait ce coin du Berry voisin de la Creuse en 7 heures depuis les gares d'Austerlitz ou d'Orsay.

Les rives des deux Creuses (Grande et Petite Creuse), de la Sédelle et de la Gargilesse, vont inspirer ces peintres et donner son nom à l'école de Crozant. On peut visiter le Centre d'interprétation des peintres de la vallée de la Creuse - Hôtel Lépinat, situé dans l'ancienne auberge tenue par "la mère Lépinat", aubergiste des peintres (à Crozant), qui se mettait en quatre pour que ces messieurs soient aux petits soins. À Fresselines, les ateliers et galeries d'art et de l'Espace Monet-Rollinat complètent la visite de ce charmant bourg creusois.

Un chouette coin de France, à l'écart des modes - s'en plaindra-t-on ? non, pas vraiment - des flux et des hordes touristiques en pantacourts et sandales quechua ; un petit coin de paradis pour les vivants qui ont les yeux, les oreilles et le nez grands ouverts aux sensations, aux impressions, au calme et au silence d'une nature sauvage envoûtante au possible...

- Crozant depuis le rocher des Fileuses ; église St-Laurent-Notre-Dame de Gargilesse ; cimetière de Gargilesse -
- Crozant depuis le rocher des Fileuses ; église St-Laurent-Notre-Dame de Gargilesse ; cimetière de Gargilesse -
- Crozant depuis le rocher des Fileuses ; église St-Laurent-Notre-Dame de Gargilesse ; cimetière de Gargilesse -
- Crozant depuis le rocher des Fileuses ; église St-Laurent-Notre-Dame de Gargilesse ; cimetière de Gargilesse -
- Crozant depuis le rocher des Fileuses ; église St-Laurent-Notre-Dame de Gargilesse ; cimetière de Gargilesse -
- Crozant depuis le rocher des Fileuses ; église St-Laurent-Notre-Dame de Gargilesse ; cimetière de Gargilesse -
- Crozant depuis le rocher des Fileuses ; église St-Laurent-Notre-Dame de Gargilesse ; cimetière de Gargilesse -
- Crozant depuis le rocher des Fileuses ; église St-Laurent-Notre-Dame de Gargilesse ; cimetière de Gargilesse -

- Crozant depuis le rocher des Fileuses ; église St-Laurent-Notre-Dame de Gargilesse ; cimetière de Gargilesse -

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Dans le panneau (3e partie)

24 Juin 2020 , Rédigé par F.S Publié dans #voyage - voyage..., #rural road trip

Un projet photographique et topographique complètement foutraque et sans but précis, au gré de pérégrinations rurales et parfois urbaines, au hasard des rencontres. 1ère partie ici. 2e partie .

- Un endroit où passer la nuit dans de beaux draps -

- Un endroit où passer la nuit dans de beaux draps -

- Se fout de la charité -

- Se fout de la charité -

- "Entre iciiii, Jean Mouliiiinnn...!" -

- "Entre iciiii, Jean Mouliiiinnn...!" -

- Déjà ? -

- Déjà ? -

- Coule à flot -

- Coule à flot -

- Ce sont des choses qui finissent par arriver au bout d'un certain temps -

- Ce sont des choses qui finissent par arriver au bout d'un certain temps -

- Un hameau où les habitants ne font rien à moitié -

- Un hameau où les habitants ne font rien à moitié -

- On a trouvé où habite le corbeau que tout le monde recherche ! -

- On a trouvé où habite le corbeau que tout le monde recherche ! -

- Branchée direct sur Dieu - (photo Fabrice D.)

- Branchée direct sur Dieu - (photo Fabrice D.)

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Retour aux sources (rural road trip)

27 Mai 2020 , Rédigé par F.S Publié dans #rural road trip, #voyage - voyage...

Retour aux sources (rural road trip)
Retour aux sources (rural road trip)

"C'est en allant vers la mer qu'un fleuve reste fidèle à sa source" (attribué à Jean Jaurès).

C'est donc ici que tout commence. À 360 km en amont de Rochefort et de l'océan Atlantique, à Chéronnac exactement. Ce bourg de Haute-Vienne à quelques enjambées de la Charente affiche 290 mètres à l'altimètre. C'est peu, mais suffisant pour envoyer un mince filet d'eau de source vers le nord, puis l'ouest, puis le sud, puis de nouveau l'ouest, paressant ici ou là si bien qu'on le croit volontiers "benaise", comme on dit dans son pays. Ce mince filet d'eau de source se conjugue au féminin. Elle est comme un long cheveu qui serpente, prend son temps : le fameux "quart d'heure charentais". L'écrivain et poète Pierre Boujut, dans la revue La Tour de feu, disait d'elle qu'elle n'était pas "un fleuve civilisé, ni un fleuve sauvage", mais "un fleuve heureux : ceux qui s'y baignent le savent bien". La Charente - puisque c'est d'elle dont il s'agit - prend sa source à Chéronnac, au milieu des herbes et d'un bourbier spongieux, elle sourd d'un jardin clos privé. Qu'on traverse la route, et elle prend des airs de petit torrent sur quelques mètres, brisant le silence de ce paisible bourg d'un murmure d'eau vive. Elle a déjà son petit caractère. Ça ne durera pas longtemps : le barrage de Lavaud, quelques kilomètres en aval, va ralentir sa course et la gonfler d'aise, retenant ses eaux dans un lac aux charmes discrets mais puissants, où il est plaisant de flâner à pied, et de s'y baigner, aussi.

François Ier disait d'elle - douterions-nous de la parole du roi ? - que ce fleuve, le cinquième de France par sa longueur, était "le plus beau ruisseau du royaume de France". On ne le contredira point, lui qui fut pourtant élevé dès l'âge de quatre ans au bord de la Loire, à Amboise... Il n'avait pas encore lu Chardonne, mais ne voulait pas froisser les paysans charentais, qui "sont tous des seigneurs"

"La Charente descend toujours vers le soleil. La Charente ne porte plus de canons sur son dos. La Charente lentement a trouvé sa paix," dit encore Pierre Boujout. Avec son air paisible et peu pressée, elle fut longtemps le théâtre d'affrontements et de scènes violentes : qu'on songe à la révolte contre les "gabelous" (qui prélevaient l'impôt sur le sel, la gabelle) dont certains finir au fond du fleuve avec des poids attachés au cou. Ou au sang des combattants protestants - catholiques au XVIe siècle, entre Jarnac et Cognac.

La dernière fois - et la seule et unique fois - où j'étais venu goûter à la source de ce fleuve chéri, ce fut probablement au printemps 1984, où, après avoir tanné ma mère pour m'y emmener, elle céda au caprice du fleuve un après-midi de samedi, comme en pèlerinage. Mon instituteur de cours moyen 2e année cette année-là, zélé et passionné géographe, après nous avoir fait étudier (c'était au programme, est-ce que ça l'est toujours ?) les quatre principaux fleuves de France, leurs sources, leurs longueurs, leurs singularités etc. avait ajouté avec gourmandise "le 5e fleuve de France". On avait de la chance : il coulait sous nos fenêtres, et sa source était proche, dans un endroit accessible. Nous étions invités à aller y traîner nos guêtres. En vérité peu le firent je crois. J'en fus. J'en garde le souvenir ému d'une rencontre à la fois inoubliable et d'une étonnante banalité : rien de noble en apparence dans ce filet d'eau courante s'échappant d'un carré d'herbe spongieux, glissant le long d'un grillage comme un évadé d'une chanson des Frères Jacques... Quelques kilomètres plus loin, ce filet d'eau devenu adulte baigne pourtant les cités Taillefer et Valois, avant d'accompagner l'Hermione vers sa destinée : l'Amérique !

"Ensuite, aller vers le chemin qui marche et jamais ne se retourne, la grande couleuvre Charente, la lente migration du songe  ; attendre les nuages, leur silence de pluie ; prendre le pouls des saisons où la mort peut se glisser sans faire signe" (Daniel Reynaud, Profil songeur de la Charente, été 1995).

Retour aux sources (rural road trip)
Retour aux sources (rural road trip)
Retour aux sources (rural road trip)
Retour aux sources (rural road trip)
Retour aux sources (rural road trip)
Retour aux sources (rural road trip)
Retour aux sources (rural road trip)
Retour aux sources (rural road trip)
Retour aux sources (rural road trip)
Retour aux sources (rural road trip)
Retour aux sources (rural road trip)
Retour aux sources (rural road trip)
Retour aux sources (rural road trip)
Retour aux sources (rural road trip)

Photos (c) F. Sabourin. Mai 2020

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Chez Mariaux tout oublier

25 Mai 2020 , Rédigé par F.S Publié dans #voyage - voyage..., #rural road trip

Massignac - Massignac, un voyage à pied (suite et fin). Autour du hameau "Mariaux", en marchant vers celui de "Servolles".

 

« Non loin, quelques bœufs blancs, couchés parmi les herbes,

Bavent avec lenteur sur leurs fanons épais,

Et suivent de leurs yeux languissants et superbes

Le songe intérieur qu'ils n'achèvent jamais ».

 

Charles-Marie Leconte de Lisle (1818 – 1894)

Chez Mariaux tout oublier
Chez Mariaux tout oublier
Chez Mariaux tout oublier
Chez Mariaux tout oublier
Chez Mariaux tout oublier
Chez Mariaux tout oublier
Chez Mariaux tout oublier

Photos (c) F. Sabourin - Mai 2020

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Massignac - Massignac, un voyage à pied

22 Mai 2020 , Rédigé par F.S Publié dans #rural road trip, #voyage - voyage...

Cette partie de la Charente dite "limousine" a bien du caractère... Elle se découvre aussi à pied, autour du lac de Mas Chaban, en passant par Lésignac-Durand et quelques hameaux au charme désuet. Écrasé de soleil, on a souvent pensé à ce poème de Jean Richepin (1849-1926), Chemin creux.

Photos (c) F.S.

Le long d'un chemin creux que nul arbre n'égaie,
Un grand champ de blé mûr, plein de soleil, s'endort,
Et le haut du talus, couronné d'une haie,
Est comme un ruban vert qui tient des cheveux d'or.

Massignac - Massignac, un voyage à pied
Massignac - Massignac, un voyage à pied
Massignac - Massignac, un voyage à pied
Massignac - Massignac, un voyage à pied

De la haie au chemin tombe une pente herbeuse
Que la taupe soulève en sommets inégaux,
Et que les grillons noirs à la chanson verbeuse
Font pétiller de leurs monotones échos.

Massignac - Massignac, un voyage à pied
Massignac - Massignac, un voyage à pied
Massignac - Massignac, un voyage à pied
Massignac - Massignac, un voyage à pied

Passe un insecte bleu vibrant dans la lumière,
Et le lézard s'éveille et file, étincelant,
Et près des flaques d'eau qui luisent dans l'ornière
La grenouille coasse un chant rauque en râlant.

Massignac - Massignac, un voyage à pied
Massignac - Massignac, un voyage à pied
Massignac - Massignac, un voyage à pied
Massignac - Massignac, un voyage à pied

Ce chemin est très loin du bourg et des grand'routes.
Comme il est mal commode, on ne s'y risque pas.
Et du matin au soir les heures passent toutes
Sans qu'on voie un visage ou qu'on entende un pas.

C'est là, le front couvert par une épine blanche,
Au murmure endormeur des champs silencieux,
Sous cette urne de paix dont la liqueur s'épanche
Comme un vin de soleil dans le saphir des cieux,

C'est là que vient le gueux, en bête poursuivie,
Parmi l'âcre senteur des herbes et des blés,
Baigner son corps poudreux et rajeunir sa vie
Dans le repos brûlant de ses sens accablés.

Et quand il dort, le noir vagabond, le maroufle
Aux souliers éculés, aux haillons dégoûtants,
Comme une mère émue et qui retient son souffle
La nature se tait pour qu'il dorme longtemps.

Jean Richepin

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Extérieur pluie

13 Mai 2020 , Rédigé par F.S Publié dans #voyage - voyage...

- (c) F.S. Le Havre mars 2008 -
- (c) F.S. Le Havre mars 2008 -

- (c) F.S. Le Havre mars 2008 -

"J'aime les grands cargos arrêtés dans les rades, qui ne se mêlent pas à la vie de la ville, et qui libèrent le soir des marins éperdus" (Louis Brauquier, 1900-1976).

- (c) F.S. Rouen août 2008 -
- (c) F.S. Rouen août 2008 -

- (c) F.S. Rouen août 2008 -

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Kiffe de karst aux Eaux-Claires

30 Décembre 2019 , Rédigé par F.S Publié dans #émerveillement, #voyage - voyage...

Ci-gisent des sédiments transformés en roches carbonées vieux de 92 millions d'années. (Bonne année, tant qu'on y est).

Kiffe de karst aux Eaux-Claires
Kiffe de karst aux Eaux-Claires
Kiffe de karst aux Eaux-Claires
Kiffe de karst aux Eaux-Claires
Kiffe de karst aux Eaux-Claires
Kiffe de karst aux Eaux-Claires
Kiffe de karst aux Eaux-Claires
Kiffe de karst aux Eaux-Claires
- Homo cavernus, chambre avec vue -
- Homo cavernus, chambre avec vue -

- Homo cavernus, chambre avec vue -

- "Au clair de la lune..." -

- "Au clair de la lune..." -

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