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Le jour. D'après fred sabourin

edito

le jour d'après... (une chronique sur la vie d'aujourd'hui)

31 Mai 2006 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #édito

                                  Abondance…

Vertement vêtue, elle est là, miroir d’un rêve, après avoir pleurée de pluie et le froid tout l’hiver. Le mois de mars l’a copieusement abreuvée. Avril a hésité, il l’a tellement désirée ! Mai la rend accessible.
Elle, dont le poète Pierre Boujut disait qu’elle n’est ni « civilisée, ni sauvage, mais heureuse ». Puis il ajoutait : « ceux qui s’y baignent le savent bien ».
La Charente, il faut la nommer, est abondante. Elle ne ressemble pas encore à la mélancolie ni au spleen de ses méandres paresseux du cœur de l’été, lorsqu’elle nous manquera, par trop forte chaleur. Elle ressemble pour l’instant à ces bohémiennes aux corsages entrouverts, aux seins lourds des femmes qui ont enfanté. Saintes-Maries du fleuve, dansez pour nous ! Actuellement, son débit n’est pas nomade. Elle va, d’un pas décidé. En la regardant, on voit bien qu’elle appelle. On hésite un peu, le pied d’abord, puis le mollet. Elle a la fraîcheur des premiers jours. Mais derrière les arbres, le soleil finit de nous persuader : on aura chaud en sortant !
Alors je plonge en entier dans l’onde de cette matrice où tout recommence. Charente. Une fille pour un fleuve. Féminin – masculin. Promesse d’une fécondité. Je promets quant à moi de profiter au mieux de cette généreuse personne, qui, de ses cheveux humides rend encore plus belle la sensualité de ses eaux abondantes.

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le jour d'après... Une chronique sur la vie d'aujourd'hui

8 Mars 2006 , Rédigé par Fred Sabourin Publié dans #édito

 Etat grippal

Le poulet éternue et l’Europe frissonne. Le canard tousse et la France tombe malade. Il y avait déjà cet hiver qui n’en finit pas de jouer les prolongations, mais voilà qu’en plus la grippe aviaire a franchi nos frontières. On dépense sans compter pour qu’elle ne nous saisisse pas. Des millions d’euros, débloqués comme par miracle, alors qu’il faudra des années voire des décennies pour combler le « trou de la sécu » ou faire avancer la recherche sur le SIDA ou le cancer. La vie est une question de priorité, on le savait déjà.
Si la grippe aviaire nous crée du souci, c’est aussi pour des raisons très franco-françaises, et qu’on aime bien, chez nous, se faire peur avec des épidémies. C’est vieux comme le monde, et vieux comme l’histoire. Rappelez-vous récemment la psychose autour du « Sras » dont on a oublié jusqu’au nom, cette peste moderne véhiculée par un objet au capital sympathie toujours actuel malgré l’e-mail : la lettre du facteur.
Et puis, au pays de Molière et d’Hugo, il faut reconnaître qu’on aime bien être malade, même imaginaire, car on aime conserver notre titre de champion du monde de consommateur de médicaments. Ca rassure. Cette grippe tombe à point nommé, d’autant plus que la volaille a elle aussi un capital sympathie plutôt confortable, aliment quasi numéro un des assiettes dominicales, assorti avec des haricots verts ou petits pois carottes. En soignant les volailles, on se soigne en même temps.
Enfin, la grippe aviaire nous crée du souci car elle tombe… du ciel ! Les oiseaux migrateurs, qui d’ordinaire rapportent avec eux des bonnes nouvelles, celles d’un printemps et d’un futur été qui ouvrent des promesses de jours meilleurs, cette année sont porteur de la pire des migrations : l’épidémie. Le rêve d’Icare tourne au cauchemar… Quoi de plus tranquille, quoi de plus « benaise » comme on dit en Charente, qu’une basse-cour où piétinent les poules et canards, comme des coq en pâtes… ? Le symbole même de la France est touché par cette grippe aviaire, et gageons qu’on ne verra pas sur les stades de rugby courir les coq pendant le tournoi des six nations comme les autres années…

Plus que jamais, le proverbe bolivien est d’actualité, pour nous faire prendre un peu de hauteur avant de céder aux frissons de la panique des états grippaux : « mieux vaut jeûner avec les aigles que de picorer avec  les poulets ».
Restons couverts…

et une photo de mon ami Marc Lucas, amoureux des montagnes, surtout pyrénéennes. Mais là, pour une fois, c'est dans les Alpes au dessus de Grenoble...

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